Dans cette série de podcasts, les membres du RAEMH nous parlent de leur organisation, de leur travail auprès des personnes en mobilité, et de leur vision du réseau. Bonne écoute !

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À la rencontre du RAEMH, le Réseau Afrique Europe pour la Mobilité Humaine. Un programme d’échanges et de réflexion autour de l'accueil et l'accompagnement des personnes en mobilité. Aujourd'hui… direction Dakar.

"Nous sommes à Dakar. La Caritas Sénégal a son siège à Dakar. Nous vous parlons depuis les bureaux de Caritas Sénégal. Je suis l'abbé Alphonse Seck, secrétaire général de Caritas Sénégal.

Caritas Sénégal...

La Caritas Sénégal est une association caritative qui existe depuis 1966 et qui a acquis un statut d'ONG, reconnue par l'État du Sénégal depuis 1995. Nous sommes en réseau avec 7 Caritas qui sont dans les diocèses. Les diocèses permettent de couvrir l'ensemble du territoire national. Le grand segment d'intervention de Caritas Sénégal, c'est l'agriculture durable, la sécurité alimentaire. C'est également toutes les questions liées à l'hygiène et à l'environnement. Et ensuite, la sécurité sanitaire, la sécurité sociale, avec des domaines d'impact comme la mobilité humaine. Également, les questions d'insertion des jeunes, les questions d'inclusion. C'est à peu près cela les axes. Mais nous travaillons beaucoup à partir du secrétaire national sur les questions de plaidoyer. Que ce soit pour l'accès au droit à l'eau potable pour toutes les populations, mais également le plaidoyer sur la mobilité humaine. Et aujourd'hui de plus en plus sur les questions d'accès à l'énergie renouvelable et puis la question du changement climatique et son impact sur la mobilité humaine.

Caritas Sénégal et les mobilités humaines…

Dans le domaine de la migration, on peut identifier une première action qui est née à Caritas Sénégal depuis plus de 20 ans, qui est localisée dans la Caritas de Dakar. C'est ce qu'on appelle le Point d'Accueil pour les Réfugiés et Immigrés. C'est une organisation qui a pour mission d'offrir l'assistance aux nombreux migrants qui arrivent au Sénégal. Parce que le Sénégal est un pays de transit, un pays d'accueil des migrants parce qu'il est relativement calme sur le plan politique. Et donc les migrants qui arrivent ont besoin d'être assistés, que ce soit sur le plan de la nourriture, du logement, de l'éducation des enfants et par de petits projets pour leur permettre d'avoir des conditions pour survivre. C'est ça la réalité. Et de plus en plus c'est des formations aussi en vue d'insertion professionnelle pour qu'ils aient une activité rémunératrice qui puisse les aider. C'est également l'accompagnement dans les démarches administratives parce qu'il y a de nombreux demandeurs d'asile qui sont là et qui ont besoin aussi d'être accompagnés. Nous participons aussi à une étude ,que le Secours Catholique a coordonnée d'ailleurs, sur le changement climatique et son impact sur la mobilité humaine. Et nous au Sénégal on avait choisi le secteur de la pêche pour analyser comment le changement climatique a un impact sur ces milieux-là et cette étude, les résultats ont été transmis au Secours Catholique. Nous travaillons beaucoup aussi sur le plan des projets et là nous avons eu un projet pilote en Casamance pour amener à créer des opportunités pour des jeunes et des jeunes femmes et de pouvoir exercer le droit de partir mais le droit aussi de ne pas devoir partir. Cela veut dire créer des opportunités sur place pour qu'ils puissent s'épanouir dans leur pays, dans leurs zones, dans leurs régions et n'avoir pas besoin de migrer. Donc voilà comment je peux résumer ce que Caritas Sénégal fait en matière de migration.

Le RAEMH

Pour moi, ce que nous apporte le RAEMH, c'est la connaissance de ce que font les autres Caritas, surtout en Afrique. Pendant longtemps, nous avions le sentiment d'être un peu seuls sur le terrain de la migration alors qu'en réalité, beaucoup de Caritas d'Afrique sont confrontées à la question et y ont des actions. Mais ceci n'était pas connu. Ce que je retiens aussi comme apport, c'est la mutualisation des bonnes pratiques et c'est ça l'intérêt d'être en réseau, c'est de voir ce qui se fait de bien et la manière de le faire chez les autres et de pouvoir s'en inspirer pour avancer nous-mêmes dans les problématiques qui sont les nôtres. Ce que je trouve important, c'est la convergence et la narration concernant la mobilité humaine parce qu'il y a plusieurs narrations, mais nous comme réseau, nous avons besoin aussi d'avoir une narration propre à nous avec une vision des choses que nous partageons en tant que réseau. Comme attente, je pense que le RAEMH doit beaucoup porter les questions de plaidoyer et pour moi, il me paraît important d'avoir un référentiel de valeurs à porter dans le plaidoyer et également continuer d'élargir le RAEMH, faire participer le plus de pays possible à cette organisation, à cette plateforme. Nous souhaiterions aussi qu'à l'avenir, le RAEMH soit une force de dénonciation auprès des organismes en charge des questions migratoires au niveau de nos États, au niveau des institutions internationales, mais également qu'elle soit une force de proposition auprès des évêques de nos pays qui peuvent être des porte-parole de ce que nous observons sur le terrain de la mobilité humaine auprès de Caritas Africa, auprès de Caritas Europe. Ce sont des choses que nous souhaitons qu'elles soient encouragées."