Dans cette série de podcasts, les membres du RAEMH nous parlent de leur organisation, de leur travail auprès des personnes en mobilité, et de leur vision du réseau. Bonne écoute !

***

À la rencontre du RAEMH, le Réseau Afrique Europe pour la Mobilité Humaine. Un programme d’échanges et de réflexion autour de l'accueil et l'accompagnement des personnes en mobilité. Aujourd'hui… direction Conakry.

Je suis à l’archidiocèse de Conakry, où se trouve notre bureau, dans la capitale Conakry. Je suis Siba Alexis Dopavogui. Je suis responsable national des projets et programmes de l'OCPH [Organisation Catholique pour la Promotion Humaine] Caritas Guinée. Je suis juriste de profession. Je suis basé à Conakry, mais je fais des missions régulières sur le terrain, nous couvrons tout le pays.

L’OCPH…

L’OPCH-Caritas Guinée est l'une des 150 organisations membres de la confédération Caritas Internationalis. Elle a été reconnue par l'État guinéen le 10 mars 1993. Elle est composée de 3 Caritas Diocésaines : la Caritas diocésaine de Conakry, la Caritas diocésaine de Kankan, et la Caritas diocésaine de N’Zerekoré. Notre mission est d'apporter un soutien aux populations les plus vulnérables. Maintenant, nos domaines d'intervention se situent, entre autres : la sécurité alimentaire, la santé, l'éducation, eau et hygiène, la consolidation de la paix et la gouvernance locale, la lutte contre la migration irrégulière et la traite des personnes, et enfin la protection de l'environnement.

L’OCPH et les personnes en mobilité…

À l'appel du pape François par rapport aux fonds pour les migrations, c'est à dire la campagne « Libre de rester, libre de partir », nous avons obtenu un financement de à peu près 1 million d'euros, sur 28 mois. Et à ce titre, nous avons développé 3 approches : trouver les premiers emplois aux migrants potentiels ou retournés ; assurer la formation socioprofessionnelle et les corps de métier ; réveiller les consciences des communautés face au phénomène migratoire. Donc à ce titre, nous avons formé 45 jeunes migrants potentiels. Avec les fonds de l'Union européenne à travers ENABEL [Agence Belge de Développement], nous avons, depuis 3 ans et quelques, un projet qu'on appelle « Chantiers-écoles », et maintenant il y a un autre volet qui s'est ajouté, « champs-écoles », c'est- à dire dans le domaine agricole pour pratiquer. Donc les gens qui n'ont pas pu aller loin à l'école et qui sont susceptibles de prendre la mer ou de prendre la route pour l'Europe, on les forme dans le BTP, c’est-à-dire le bâtiment et autres. Donc, il y en a beaucoup qui se sont réintégrés socialement ; il y en a beaucoup qui s’en sont vraiment sortis. Donc nous allons, avec l'approbation de la CEI [ Conférence Episcopale Italienne ], continuer avec la 2e phase qui va consister à faciliter l'accès de ces migrants, les informer, sur le crédit bancaire. Voilà globalement ce que nous faisons dans le domaine de la migration irrégulière.

Le RAEMH…

Nous sommes un nouveau membre, parce que avant c'était juste entre les Caritas européennes et du Nord, c'est à dire le Maghreb. Dans nos différentes rencontres au niveau de la Caritas Africa, on a exprimé l'intérêt d'y participer parce que nos pays sont les pays à haut gros risque pour la migration comme zone de départ. Nous sommes rentrés parce qu’on s'est rendu compte dans l'exécution du projet de lutte contre la migration irrégulière, les frontières entre la Côte d'Ivoire, le Mali et le Libéria et autres, c'est les mêmes peuples et on avait les mêmes problèmes. Donc c'était mieux qu'on unisse les efforts qu'on partage les outils et les informations, à l'arrivée comme au départ et au transit. Et je crois que ça nous a beaucoup aidé, parce que les Caritas partagent les mêmes préoccupations. Et on est arrivé aussi à concevoir un outil, l'outil pour la collecte des données et l'analyse des données. Donc le RAEMH, et à la Caritas Guinée et aux autres Caritas, nous a apporté beaucoup de nouveautés, beaucoup d'informations. Nous sommes dans une plateforme où on est informés en temps réel de ce qui se passe dans les autres Caritas, sur le plan de de mobilité humaine.
On aimerait maintenant que le RAEMH ait des actions plus concrètes sur le terrain. J'aimerais aussi que le RAEMH pense plus à ce lien avec d'autres outils sous-régionaux et régionaux et international comme la Caritas Africa, la Caritas Europa, et les Nations Unies. Et à aider aussi les membres à renforcer leurs capacités en termes de mobilisation des ressources parce que sans ressources matérielles et financières, les solutions resteront avec des mots.