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A la rencontre du RAEMH ... Direction Tanger, avec la DDM-Maroc

25 Nov 2022








Dans cette série de podcast, les membres du RAEMH nous parlent de leur organisation, de leur travail auprès des personnes en mobilité, et de leur vision du réseau. Bonne écoute !

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À la rencontre du RAEMH, le Réseau Afrique Europe pour la Mobilité Humaine. Un programme d’échanges et de réflexion autour de l'accueil et l'accompagnement des personnes en mobilité. Aujourd'hui… direction Tanger.

Actuellement, je suis à Tanger, au Maroc. Moi, c'est Artur Daho. Je suis ce qu'on appelle « coordinateur de projet d'articulation » à la Délégation Diocésaine des Migrations.

 

La Délégation Diocésaine des Migrations au Maroc …

La Délégation Diocésaine des Migrations est une organisation rattachée au diocèse de Tanger, qui travaille sur la côte nord du Maroc, et qui a des bureaux d’implémentation à Tanger, Tétouan, Al Hoceima et Nador. La DDM existe depuis 2011 et a ouvert ses bureaux à Nador en 2014. Les bureaux de Al Hoceima-Tétouan ont été ouverts fin 2020. Aujourd'hui, il y a environ 45 personnes salariées.

 

La DDM et les personnes en mobilité…

La Délégation Diocésaine des Migrations au Maroc intervient sur différents volets auprès des populations migrantes vulnérables. Le Maroc est un pays de transit pour les personnes migrantes, donc les personnes qu'on accompagne sont principalement des personnes en situation administrative irrégulière, ce qui est important au Maroc parce que ces personnes se trouvent dans une situation de vulnérabilité particulièrement importante. La DDM intervient sur différents volets :

* L’accompagnement social : que ce soit pour des enregistrements à l'état civil pour les enfants, les accompagnements auprès du Haut-Commissariat aux Réfugiés pour obtenir le statut de demandeur d'asile ou de réfugiés ; et également, par exemple, les accompagnements auprès de l'Organisation Internationale des Migrations pour tout ce qui concerne les retours volontaires. 

* Il y a un volet psycho-social qui touche davantage l'intervention externe de la DDM, dans les forêts, ou bien à Tanger, dans des squats ou dans des lieux de regroupement de la population migrante. Ce sont des lieux dans lesquels les équipes psychosociales vont faire des distributions et des sensibilisations.

* Le volet médical qui touche une part importante de la DDM : l'accompagnement médical des personnes auprès des structures de santé, la prise en charge des personnes malades au niveau des médicaments et l'accompagnement pour des examens médicaux et autres.

* Également, on a des hébergements d'urgence à Nador et à Tanger. Ce sont des lieux de réhabilitation pour les personnes qui ont été victimes de fractures, des personnes qui ont besoin d'un temps de réhabilitation. A Tanger, c'est un espace pour les femmes qui ont besoin de réhabilitation. C’est un hébergement d'urgence qui va de 1 à 3 mois maximum.

* Le dernier volet, c'est une intervention spécifique auprès des femmes, avec des équipes chargées de travailler spécifiquement avec les femmes. Cela veut dire que la DDM essaie d’intégrer l'approche genre - mais qui va bien au-delà de la question des femmes. On essaye d'accompagner les femmes particulièrement, en prenant en compte qu'elles peuvent être des personnes plus facilement victimes de différents types d'abus sur la route migratoire.

Le Maroc est considéré comme un pays de transit, pas un pays d'installation. C'est à dire que les personnes qui passent par le Maroc sont principalement des personnes subsahariennes, d'Afrique de l'Ouest. Cette dernière année, on tend de plus en plus à avoir des personnes d’Afrique centrale, voire d’Afrique de l’Est, qui passent par le Maroc du fait du blocage de la route au niveau de la Libye. Mais les personnes sont toujours dans la perspective de passer en Europe et très peu voient le Maroc comment un pays d’installation. Il y a un cadre juridique qui permettrait cette installation, mais qui est très compliqué dans son application.

 

Le RAEMH...

La DDM fait partie de ce réseau qui regroupe des organisations catholiques qui travaillent sur la question migratoire. Il y a différents chantiers qui ont été lancés avec le RAEMH. Il y a un travail aujourd'hui sur la question du suivi et des bases de données des personnes migrantes. Ça veut dire avoir un système de collecte et de suivi de données commun qui nous permette d’uniformiser et de partager l'information. Pour moi, une des choses importantes de ce réseau, c'est effectivement le partage d’informations qu'on peut avoir entre nous et le partage d'expériences. D'autant plus sur la question migratoire qui est tellement large qu'on a besoin forcément d'avoir ce travail en réseau, de partage. Tout outil, tout travail qui est lancé et qui permette de créer une dynamique commune avec d’autres organisations, que ce soit en Europe, en Afrique subsaharienne ou au Maghreb, sera forcément intéressante pour une structure comme la DDM et pour le collectif. Pour moi, la structure évolue dans le bon sens parce qu'on essaye petit à petit de créer des chantiers de travail en commun, de créer une dynamique, une synergie commune. Et si ça nous permet d'accompagner des cas particuliers, de nous aider dans cette prise en charge des personnes migrantes, ça sera un point très positif aussi.