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A la rencontre du RAEMH ... Direction Niamey avec la CADEV

10 Oct 2022








Dans cette série de podcast, les membres du RAEMH nous parlent de leur organisation, de leur travail auprès des personnes en mobilité, et de leur vision du réseau. Bonne écoute !

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À la rencontre du RAEMH, le Réseau Afrique Europe pour la Mobilité Humaine, un programme d’échanges et de réflexion autour de l'accueil et l'accompagnement des personnes en mobilité.

Aujourd'hui… direction Niamey.

 

Nous sommes exactement au quartier des nouveaux marchés à Niamey, plus particulièrement là où se trouve le secrétariat exécutif de Caritas au Niger. Je me présente : Thombiano Daniel, je suis chargé des projets-programmes de formation suivie, évaluation, et point focal pour le réseau migration. Je travaille donc pour Caritas Développement Niger, qu’on appelle CADEV en abrégé.

 

La CADEV…

Notre vision, c'est d'être beaucoup plus proche des plus pauvres. Et l'objectif, donc, c'est que nous puissions d'abord préserver la dignité et l'égalité de la personne humaine. Nous préconisons la solidarité, l'entraide, nous prônons la justice, la paix et la réconciliation et aussi, le dialogue islamo-chrétien.

Nous avons plusieurs axes de travail. C'est d'abord la justice, la paix et la sécurité dans les communautés. Nous faisons de la prévention et des réponses aux catastrophes, et à la migration. Nous faisons la promotion de la sécurité alimentaire, de l'assainissement, de l'environnement ; et en dernière position aussi, nous pensons au renforcement institutionnel.

Dans l'humanitaire, nous portons assistance aux plus démunis, aux plus pauvres, aux plus vulnérables lorsqu'ils sont frappés par les catastrophes naturelles. Et nous nous occupons aussi du développement de la communauté à la base. Il y a aussi le développement social. Et, dans ce développement social, vous avez tout ce qui concerne l'éducation. Tout ce qui concerne aussi être plus près des migrants, des personnes avec un handicap et nous développons aussi des centres médico sociaux dans l'ophtalmologie, dans l’auditif, etc.

 

La CADEV et les personnes en mobilité…

Dans le monde de l'humanitaire, il s'est avéré que vous avez une flopée d’ONG sur le territoire nigérien. L’OIM, qui fait beaucoup déjà, mais l’OIM ne pouvant pas tout faire, nous avons ainsi des migrants que nous appelons des « laissés-pour-compte ». Ce sont des migrants qui ne sont pris en compte par l’OIM, qui ne sont pas pris par le système étatique. Alors nous, avec le leitmotiv « libre de partir, libre de rester », nous n’encourageons pas les migrants de partir, et ne les finançons pas mais à l'instant où ils sont sur le territoire nigérien, notre devoir, c'est de leur apporter de l'aide, notamment de l'eau, leur permettre de pouvoir joindre leurs parents par téléphone, leur distribuer des rations alimentaires, distribuer des couvertures. Nous leur distribuons aussi des habits. Nous faisons aussi de la sensibilisation pour qu'ils essayent de voir des moyens plus « légaux » pour migrer plutôt que de risquer leur vie à vouloir traverser.

 

Le RAEMH

Pour nous, il va de soi que travailler en synergie est une des premières valeurs que nous voulons prôner. Etre dans le réseau, c'est l'occasion de partager avec les autres nos réalisations, ce que nous faisons et leur faire voir aussi la réalité par rapport à la mobilité. ça peut être dans le cadre des réfugiés ou des migrants.

Nous nous sommes rendu compte que le Niger est un pays carrefour, un pays de transit où passent et repassent énormément de gens, énormément d'Africains, subsahariens surtout. Et pour nous, l'idéal de ce réseau, c'est de pouvoir partager, de faire connaître à nos autres Caritas sœur, qu’elles ont aussi des compatriotes qui traversent le territoire nigérien. Et s'il y a des actions qu'on pourrait éventuellement mener ensemble, c'est l'occasion de le faire, se donner des informations, pouvoir les partager et voir exactement dans quelle mesure on peut arriver à donner un petit plus ou apporter de l'aide à ces migrants et à ces réfugiés en mobilité.

Je pouvais par exemple stigmatiser les Ivoiriens. Mais grâce au réseau, à l’interaction que nous avons avec Caritas Côte d'Ivoire, nous arrivons à avoir d’autres sons de cloches, d'autres informations sur le phénomène de la migration, sur les raisons qui poussent une frange de la jeunesse ivoirienne à vouloir migrer et à passer par le Niger. Je pense que ce sont des informations très importantes qui nous permettent de voir autrement la manière de traiter la question de la migration, si nous prenons le cas des différentes nationalités que nous avons.

Non obstant, je pense que ça permet aussi aux Caritas du Nord de voir exactement comment on peut mutualiser les efforts. Le réseau est beaucoup plus proche de l'Union européenne que nous ici en Afrique. Certes, nous avons des Commissions de l'Union européenne, mais le réseau est beaucoup plus proche, peux plus porter les informations. Lorsqu’il y a une thématique migration sur un point bien précis, le réseau peut nous aider, par exemple à mutualiser, à faire en sorte que nous ayons un projet à trois ou quatre. Et le réseau peut-être notre point focal, notre répondant directement avec l'Union européenne, donc nous permettre d'avoir des entrées pour avoir accès à des fonds pour pouvoir continuer à œuvrer pour ces migrants.

Je pense donc que le réseau est un très bon cadre qui permet de continuer à échanger, de nous connaître mutuellement. Mais je crois que nous pouvons aller plus au-delà, parce que, à un certain moment, il faut que nous fassions des activités concrètes sur le terrain, que ça ne s'arrête pas seulement à une rencontre virtuelle. Je pense qu'on peut aller au-delà.