A l'occasion de la Journée internationale des migrants, le 18 décembre, Caritas Espagne rappelle que depuis 1989, le nombre de murs n'a cessé d'augmenter.

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"Nous sommes tous dans le même bateau et nous sommes appelés à nous engager pour qu'il n'y ait plus de murs qui nous séparent , pour qu'il n'y ait plus d'autres, mais un seul nous, grand comme toute l'humanité" (Pape François, 107e Journée mondiale du migrant et du réfugié).

Mais combien de murs existent dans le monde aujourd'hui ?

Selon le rapport "Walled World. Vers un apartheid mondial", il existe actuellement 63 murs le long des frontières dans le monde et les dirigeants politiques continuent d'en réclamer davantage. En outre, de nombreux pays n'ont pas érigé de mur physique, mais militarisent leurs frontières en déployant des troupes, des navires, des avions, des drones et une surveillance numérique, patrouillant sur terre, en mer et dans les airs.

Nous connaissons bien le cas de l'Espagne et de ses clôtures à Ceuta et Melilla, mais nous ne savons peut-être pas que le Pakistan, par exemple, a récemment installé les derniers tronçons d'une double clôture et de fils de fer en accordéon le long de sa frontière avec l'Afghanistan ; que la Turquie a déjà un mur avec la Syrie et qu'elle étend la barrière en béton avec des tranchées, des fils de fer barbelés et d'autres mesures le long de sa frontière avec l'Iran ; que la Grèce a terminé quarante kilomètres de mur sur sa frontière terrestre avec la Turquie tout en installant de nouveaux systèmes de surveillance ; et la liste est encore longue.

De 1989 à aujourd'hui, le nombre de murs n'a cessé de croître et les principales raisons invoquées par les gouvernements pour les justifier sont de stopper l'immigration et le terrorisme. L'immigration est la principale raison de la construction de plus d'un tiers de ces 63 murs. Nous construisons donc des murs, ainsi que des concertinas, des drones et des systèmes de surveillance toujours plus perfectionnés, pour nous défendre contre les migrants, contre les personnes en situation de pauvreté, contre les personnes qui fuient la violence et la faim.

Les frontières sont parmi les endroits les plus dangereux et les plus meurtriers qui soient, où les droits de l'homme de beaucoup sont niés afin de défendre le mode de vie et les privilèges de quelques-uns.

Le pape François dit qu'il envisage "une nouvelle Jérusalem (cf. Is 60 ; Ap 21,3), où tous les peuples sont unis, dans la paix et l'harmonie, célébrant la bonté de Dieu et les merveilles de la création. Mais pour atteindre cet idéal, nous devons tous nous efforcer d'abattre les murs qui nous séparent et de construire des ponts qui favorisent une culture de la rencontre, conscients de l'interconnexion intime qui existe entre nous. .... Alors, si nous le voulons, nous pouvons transformer les frontières en lieux privilégiés de rencontre, où le miracle d'un nous toujours plus grand peut s'épanouir".

Quand la fraternité deviendra-t-elle le concept dominant, quand construirons-nous de nouveaux ponts ?

Convaincue que le travail en réseau permet de construire des ponts et d'améliorer la qualité de notre accompagnement des migrants, Caritas Espagne s'efforce de créer et de renforcer des réseaux dans le monde entier qui unissent leurs forces pour défendre les droits et répondre inconditionnellement aux différents besoins des personnes qui se déplacent à la recherche d'un avenir meilleur pour elles-mêmes et leurs familles. Outre le réseau Migrants avec droits en Espagne, nous faisons partie, au niveau international, du réseau Afrique et Europe pour la mobilité humaine (RAEMH) et du réseau Balkans ; nous soutenons le réseau CLAMOR (réseau ecclésial d'Amérique latine et des Caraïbes sur la migration), le déplacement, le refuge et la traite des êtres humains, ainsi que d'autres expériences bilatérales ou spécifiques dans d'autres régions.