Continuer sans accepter ->Accepter

Voir politique de confidentialité

En appui aux communautés de femmes, de la Mauritanie au Sénégal

26 décembre 2023

Parmi les activités du RAEMH visant à resserrer les liens entre ses membres et faciliter les échanges entre professionnels, sont organisées ponctuellement des missions courtes inter- organisations.



Actualités


Fin octobre, c’est une délégation de la Caritas Mauritanie et de certains de ses partenaires (Mission catholique de Nouakchott, Mission catholique de Nouadhibou et AFEMIMA – Association des Femmes Migrantes en Mauritanie) qui s’est déplacée au Sénégal.

Dans ces deux pays, des projets d’accompagnement sont mis en œuvre avec l’appui de Caritas, pour permettre aux femmes de rester vivre au sein de leur communauté d’origine ou de se procurer des ressources économiques le long de leur parcours migratoire.  Rencontre entre les réalités de deux pays voisins.

 

Soutenir les femmes au sein de leur communauté d’origine

Les visites des projets mis en œuvre dans les régions de Mbour et Thiès ont permis de découvrir les interventions de la Caritas Sénégal auprès des femmes en milieu rural. Pour endiguer l’exode des femmes vers les grandes villes (Dakar essentiellement), Caritas soutient des projets collectifs via le financement d’activités génératrices de revenu (AGR).

« En quittant leurs villages, on a constaté que les femmes tombaient dans des situations très précaires, leurs droits n’étaient pas respectés, elles travaillaient juste pour survivre. Au village, les enfants restaient seuls, certains étaient atteints par la malnutrition et d’autres abandonnaient l’école… Il fallait faire quelque chose pour souder la communauté et permettre aux femmes de rester dans leur terroir  » témoigne Caritas Sénégal.

Désormais, les femmes, organisées en groupement, mènent ensemble des projets dans différents secteurs porteurs, notamment l’élevage de poules pondeuses, ou encore la culture et la revente de céréales.

Après plusieurs années de soutien par Caritas Sénégal, de nombreuses leçons ont été tirées par les communautés, qui deviennent de plus en plus expérimentées dans le fonctionnement même de leurs groupes, la gestion des finances, la recherche de clientèle et de débouchés.

Pour une action durable, il est nécessaire d’être créatif, et de diversifier les activités : un projet de vente d’œufs s’est ainsi mué en une cantine qui propose des sandwichs (à base d’œufs), plus rémunérateurs pour les femmes. Le système des groupements permet aux femmes d’avoir des ressources économiques pour soutenir leurs familles, mais aussi de se consacrer à d’autres activités liées à la vie de la communauté.

De leurs visites et discussions avec les femmes des villages de Wakhal Diam (Mbour) et de Bakakack (Thiès), la délégation mauritanienne retient l’importance de penser à des projets de soutien qui parient sur l’autonomie des personnes. Par ces groupements, les femmes ne dépendent pas de financements externes, mais de leurs propres ressources et de ce qu’elles arrivent à générer.

«  La solidarité, que l’on remarque tout de suite, est leur force. Des systèmes sont mis en place par ces groupements pour que toutes les composantes se sentent à la fois responsables et protégées par le groupe. Avec peu de moyen ces femmes réalisent énormément de choses ». Saliya Gandega, de la Caritas Mauritanie.   

 

Petit commerce, restauration, textile, cosmétique… le micro-entreprenariat pour les femmes étrangères, au Sénégal et en  Mauritanie.

A Dakar, c’est en visitant le PARI (Point d’Accueil pour les Réfugiés et les Immigrés) que la délégation mauritanienne a retrouvé un contexte qui lui est bien familier : l’accompagnement aux femmes en situation de mobilité. Le PARI a développé, depuis plusieurs années, un dispositif d’appui à des petits projets mis en œuvre par des femmes venues d’autres pays africains.

« Je crée ma clientèle via le porte à porte et j’essaye d’amener mes produits à chaque fois que j’ai des nouveaux produits », une femme bénéficiant du soutien du PARI.

La Caritas Mauritanie et ses partenaires ont également partagé leur expérience de soutien aux femmes en situation vulnérable à travers les AGR. Au fil des années, un protocole a été mis en place pour accompagner tout le processus de création d’activité pour ces femmes. Ainsi, les équipes aident les femmes entrepreneuses à identifier un projet porteur, à se former et à lancer leur activité. Une sélection des projets est organisée par la Caritas. Une fois l’activité lancée, le suivi des projets est une étape clé, structurée autour d’un planning de suivi et d’un lien privilégié entre la personne qui met en place l’AGR et l’animateur ou l’animatrice qui l’accompagne, disponible pour débloquer des situations difficiles, apporter des conseils et mesurer les effets de l’AGR sur la vie des personnes.

 

Apprendre les uns des autres

A l’issue de cette semaine d’immersion, de nombreuses idées ont émergé pour poursuivre les échanges entre les deux pays voisins : mettre en place un jumelage entre groupements de femmes afin de mutualiser les pratiques, transmettre le savoir-faire de certaines activités comme le perlage de sacs, ou la fabrication de fumier via des formations; prévoir de nouveaux échanges… Chacun est de retour chez soit à ses activités, mais la rencontre s’est faite, les liens ont été créés et l’envie d’apprendre de l’autre est bien présente… A suivre !